Vendredi 29 février 5 29 /02 /Fév 11:10
En préambule : 
les extraits de l'article d'Alessandro  STELLA  trouvé sur le web  mis ci aprés tendent à démonter que si  notre vision de "l'esclavage"  décrite sur notre blog  est dans un cadre profondement consensuel, éclairé, amoureux , respectueux et ludique; il n'en a pas toujours été ainsi . En effet la notion d'esclavagisme même strictement sexuel nous ramène à une histoire récente et douloureuse  à manier avec précaution, d'autant plus qu'elle peut nous fasciner par ailleurs.C'est dans l'ambiguité de nos désirs, dans la compromission de nos valeurs avec nos pulsions que nous trouverons notre preuve d'humanité; pour peu que nous fassions triompher in fine notre Amour du prochain. Même si pour exprimer cet Amour il nous faut de manière symbolique ou réelle enchaîner  ce même prochain pour mieux le libérer. Mais le libérer de qui ? de quoi ? à vous de trouver votre propre réponse.
N'est ce pas seulement en faisant face à ses contradictions que l'homme peut apprendre quelque chose sur la nature humaine ?

"Des esclaves pour la liberté sexuelle de leurs maîtres
(Europe occidentale, XIVe-XVIIIe siècles)

                                                                                    Alessandro STELLA

Des esclaves, pour quoi faire ? Pour faire de l’argent, sans doute, en pratiquant le commerce d’hommes comme n’importe quelle autre marchandise. Il est une autre motivation qui a poussé à acheter des esclaves : une motivation sexuelle. Le regard se porte alors immédiatement vers les harems de Sultans, Califes et autres Princes musulmans, peuplés de jeunes filles légèrement vêtues et gardées par un eunuque. Il ne fait aucun doute que l’Islam, sanctionnant par la loi et la polygamie et le harem1.jpg concubinage, n’a rendu que plus facile la perpétuation du droit conféré à l’homme, par l’homme, de disposer de plusieurs femmes pour sa jouissance sexuelle. Entre le droit et la pratique, s’inscrivait cependant dans les pays musulmans le clivage de l’argent : tout comme la possession de plusieurs épouses libres, celle de concubines esclaves variait selon la richesse. Il en allait de même de la qualité attribuée aux concubines selon leur origine géographique, reflet affiché d’un racisme bien ancré dans les mentalités. Aux XIXe-XXe siècles, de l’Egypte à la Turquie et à la Péninsule d’Arabie, les esclaves blanches étaient les plus chères sur le marché, et seuls les plus riches pouvaient se permettre les mythiques Circassiennes ; les moins fortunés devaient se contenter des Abyssines au teint foncé, tandis que les couches modestes de la société ne pouvaient se permettre que des esclaves noires.

Les récits des voyageurs et ambassadeurs occidentaux, ou les représentations figurées de souverains entourés de danseuses, chanteuses, musiciennes, bien qu’elles aient nourri l’imaginaire et les fantasmes des peuples monogames, ne sauraient gommer le rôle généralement attribué aux esclaves : en dehors d’une élite harem11.jpg restreinte de privilégiées, elles étaient servantes, dévolues à tous les services, y compris le service sexuel. L’âge moyen des esclaves à l’achat était de vingt ans, et les prix les plus hauts correspondaient à la tranche d’âge quinze-vingt ans. On voulait des esclaves jeunes parce qu’on espérait exploiter leurs services le plus longtemps possible ; un souci de bon investissement. Mais cette raison n’était peut-être pas la seule : s’y ajoutaient l’attraction sexuelle que ces jeunes corps exerçaient sur leurs propriétaires de sexe masculin, et la moindre résistance qu’une jeune fille pourrait opposer à ses exigences.

Et que dire encore de cette information sur le prix des esclaves ? Les esclaves de sexe féminin les plus chères étaient les blanches (Barbaresques, Morisques ou Turques), alors que les hommes blancs, considérés plus rebelles, étaient moins cotés que les noirs. La pulsion sexuelle des maîtres obéissait à des règles racistes. harem.jpg

Lubrique, consentante ou violée, en tout cas la femme esclave était à la disposition de son maître, comme le répète la formule de vente de Lucia, qui n’était qu’un formulaire standard : « qu’en tant que votre esclave elle vous serve et vous vous serviez d’elle, et vous pouvez la donner, vendre, troquer et échanger, et faire et disposer d’elle à votre volonté ». Le sous-entendu était tel qu’un notaire n’hésite pas à préciser, dans le contrat de location d’une esclave à Gênes, en 1420 : pour servir son maître non seulement « à table » mais aussi « au lit selon sa volonté » harem_gerome3.jpg

Dans les sociétés chrétiennes, les plaisirs de la chair ne pouvaient se poursuivre que dans la plus grande hypocrisie et dans l’inversion de la faute. Pendant que les honnêtes hommes étaient bien habillés, et que leurs femmes devaient se couvrir pour sortir en public, on éprouvait le plus grand plaisir à déshabiller les esclaves, et les esclaves femmes en particulier, au moment de leur mise en vente. Et on faisait avec les esclaves ce dont on rêvait secrètement : voir des corps nus. Avoir plusieurs femmes, mieux encore des jeunes filles à sa disposition, soumises ou lubriques : ce rêve mâle, castré par la mise en place de la sexualité chrétienne, trouva dans l’institution esclavagiste et dans le « service domestique » le terrain où s’épanouir."



Par niagara - Publié dans : textes
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